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Cimetière des applications

Publié le 24 janvier 2013

Si certaines applications connaissent un succès phénoménal et enrichissent les portefeuilles de leurs créateurs, c’est loin d’être le cas de la majorité d’entre elles. Pensez à vos propres téléchargements… Quel usage faites-vous des applications téléchargées, et désormais bien rangées sur le 3e ou 4e écran de votre tablette, dans un dossier appelé « Autres » ou « À trier » ?

C’est ce que Lyndon Cerejo appelle son cimetière des applications, qu’il visite de temps à autres pour garder à l’esprit pourquoi ces applis ont été téléchargées et finalement laissées pour mortes. Beaucoup d’appelées mais peu d’élues : la course à la réussite des applications n’a rien à envier à celle des spermatozoïdes…

Rocket, application iPhone LunaWeb Rocket, feu l'application iPhone éditée par LunaWeb et qui ne passa jamais le seuil de la validation Apple avant publication sur l'iTunes Store...

Rocket, feu l'application iPhone éditée par LunaWeb et qui ne passa jamais le seuil de la validation Apple avant publication sur l'iTunes Store...

Oh baby baby, it’s a wild world

En 2014, vous avez probablement prévu de faire fortune (La santé c’est so 2013 !) grâce à une de vos idées d’applications révolutionnaires : vous hésitez entre celle qui permet d’identifier la marque d’un vêtement ou celle de la boussole…

Si vraiment ce projet vous tient à cœur, épargnez-vous la suite de la lecture de ce billet, l’eau de votre moulin risquerait de se tarir. Vous voilà prévenus.

Quelques chiffres témoignent en effet d’un avenir où seuls les meilleurs survivront. Les prévisions annoncent un monde tellement cruel que d’ici 2018, moins d’une application sur 10 000 aura été un succès financier pour ses développeurs. Un carnage qui ferait même flipper Nietzsche et Darwin…

On annonce aussi que 94,5% des applications seront gratuitesfree- ou proposeront une version gratuite – freemium - d’ici 2017. En d’autres mots, la publicité et les achats au sein même de l’application risquent d’être une source de revenus incontournable…

Dans tous les cas, il faudra ramer dur pour se faire remarquer par l’utilisateur dans un océan digital où les applications font figure de plancton. Pour les gros éditeurs, le souci ne sera pas majeur mais pour un inconnu isolé et chétif (vous), ce sera peut-être plus compliqué…

La fureur de vivre

Vous persistez à vouloir créer et proposer des applications vaillantes, dont les versions successives se transmettront de père en fils ? Méfiez-vous encore un peu !

Vont en effet directement au cimetière les applications qui ne fonctionnent pas aussi bien qu’elles le devraient, tout comme une autre catégorie dont on comprend qu’elle agace : celles qui ne sont plus tout à fait les mêmes après leur mise à jour. Et quand on dit « plus tout à fait les mêmes », on ne veut pas dire « mieux ».

Concurrencées par des sites mobiles de plus en plus responsive, les applications doivent proposer une valeur ajoutée de contenu, de design ou d’ergonomie pour qu’elles soient téléchargées et utilisées. Ça a l’air un peu tautologique comme ça, mais personne n’a envie de se servir plus d’une fois d’une application qui ne lui sert à rien !

De la même manière, qui a envie de se servir d’une appli, aussi utile soit-elle, si elle consomme 25% de la batterie d’une tablette pour un seul usage ?

En d’autres mots, qui a envie d’utiliser un GPS ultra-performant,  qui se met à jour tout seul et donne des indications avec la voix de Jacques Balutin, s’il débarrasse le smartphone de toute énergie vitale avant même d’arriver destination...

Le résultat ? Vous avez fait très efficacement 65% de votre trajet mais vous ne savez plus où vous êtes et vous ne pouvez prévenir personne. Il fait nuit, vous peinez à voir à quelques mètres alors que vos essuie-glaces sont à plein régime, vous vous embourbez sur le bas côté d’une route de campagne, vous allez devoir sortir dans l’obscurité pour essayer d’arranger ça…

Brrrrr… C’est vraiment flippant les applications voraces, non ?

Rocket, application iPhone par LunaWeb Et pourtant elle était bien, notre appli... Bon OK, un peu basique et à la gloire de LunaWeb, trop aux yeux d'Apple...

Dans tous les cas, n’en demandez jamais trop à l’utilisateur : ne rendez pas l’accès aux fonctionnalités dépendant d’une inscription fastidieuse, décrivez l’application clairement sur le store pour que l’utilisateur comprenne ce que vous lui demanderez peut-être après l’achat…

Faites dans le pédagogique, l’ergonomique, l'utilisabilité. Est-ce qu’en lançant une nouvelle appli dans la salle d’attente du médecin, l’utilisateur a vraiment envie de voir rejouer le morceau de ce merveilleux film publicitaire dernièrement réalisé par la marque du parfum qu’il porte, sans pouvoir l'arrêter facilement ?

Non, ce qu’il veut, c’est télécharger des applis gratuites et géniales et oublier que s’il ne paie pas, c’est que c’est certainement lui le produit…