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Le design thinking

Publié le 04 septembre 2014

Votre design thinking, vous le prendrez bleu ou à point ? Vous sentez bien que quelque chose cloche dans cette phrase et sans savoir exactement comment le définir, vous comprenez que le design thinking n’est probablement pas un steak.

Sans s'éloigner autant de sa véritable définition, les champs d'application du design thinking sont nombreux puisqu'il s'agit en fait d'appliquer les méthodes du design notamment dans le cadre des problématiques de l'entreprise : marketing, commerce, organisation, RH...

Design thinking : une méthode à tout faire ?

Penser pour penser, c'est plutôt passionnant mais il est souvent préférable que les réflexions aient une véritable finalité opérationnelle. C'est entre autres ce que propose le design thinking : un outil pour trouver des solutions, une méthode applicable à des questions hétéroclites.

Un homme pensifDans une vidéo très pédagogique, whatisdesignthinking.org nous fait découvrir le design thinking à travers l'enjeu concret de la sédentarité des écoliers américains : pour pallier ce problème, l'idée de Daylight était de les équiper d'un lecteur de musique pourvu d'un capteur de mouvement pour ensuite les récompenser selon leur niveau d'activité. Ok.

De là, comment être sûr que ce concept fonctionnerait assez bien pour durer et permettre aux enfants de se rendre compte de l'effet bénéfique de bouger sur leur santé ?

Pour apprendre des futurs utilisateurs, l'équipe de daylight a d'abord pris le temps d'échanger avec eux au sujet de leurs habitudes, de leurs motivations, de leurs plaisirs et frustrations... Sur cette problématique précise, il s'est avéré que les enfants très actifs ou au contraire très sédentaires arrivaient à exprimer des sentiments que tous les enfants ressentaient sans nécessairement être capable d'y poser leurs mots. Intéressant, non ?

Après avoir transformé toutes les idées recueillies en post-its, l'équipe du projet a identifié des pistes de travail intéressantes de ses observations : par exemple, jouer ensemble paraissait plus enthousiasmant que jouer seul et les enfants n'avaient pas envie de s'isoler de leurs camarades.

Les instuments de musqiue sont aussi des outils de testConnectées entre elles, ces observations ont permis d'identifier quelques schémas qui semblaient rendre valides certaines de ces pistes de travail. Qu'il ne restait plus qu'à tester...

L'itération, ce n'est pas sale

Le design thinking fonctionne donc en plusieurs phases :

  • cadrage (écouter et observer les utilisateurs, définir le problème à résoudre)
  • idéation (transformer les observations en post-its - ou pas- et faire émerger les idées les plus pertinentes)
  • itération (affiner le projet en le mettant face à ses faiblesses. Le corriger. Et recommencer)

En fonction de la problématique et des compétences de chacun, les outils et le nombre d'étapes varient mais les leviers activés restent les mêmes. Dans le cadre du projet américain mentionné plus haut, le design thinking a permis de passer de l'idée d'un lecteur de musique à un capteur de mouvement qui enregistre les données et s'adapte très facilement aux tenues des enfants.

Les écoliers pouvaient également partager leurs résultats sur un site web dédié, avec leurs amis et leurs familles. L'étude réalisée ensuite durant six mois a montré la validité de ce système...

En France, c'est Nicolas Boileau qui avait tout compris à l'itération bien avant la naissance du design thinking :

Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ;

Polissez-le sans cesse et le repolissez :

Ajoutez quelques fois et souvent effacez

C'était au XVIIè siècle, le post-it n'existait pas encore et vous l'avez compris, le design thinking, c'est avant tout un délégué aux fournitures bien calé dans ses commandes mensuelles ! Le web n'a décidément pas fini d'utiliser des supports semi-archaïques pour briller en société...