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De la personnalisation à l’ultra-personnalisation

Publié le 18 juin 2018

Adieu les standards, bonjour le sur-mesure ? Pour les marques, l’ultra-personnalisation fait en effet partie de la boîte à outils (ou de la trousse de secours selon le point de vue) qui permet de répondre aux exigences des utilisateurs à qui on ne la fait plus.

gravure porte-voix - LunaWeb

Recette standard, emballage ultra-personnalisé

Quand on pense personnalisation et produits, le pot de Nutella « Cindy » ou la bouteille de Coca-Cola « Sébastien » nous viennent à l’esprit.

D’ailleurs, l’ultra-personnalisation des prénoms eux-mêmes date d’il y a peu. En 1803, la loi numéro 2614 du 1er avril indiquait qu’on pouvait donner à un enfant un prénom issu des différents calendriers ou de certains personnages de l’histoire ancienne (on pouvait par exemple appeler sa fille Dodoline ou son garçon Coconain). Au fil des années, la loi s’est assouplie et en 1993, l’article 57 du Code Civil a ouvert la porte aux « Top 10 des prénoms improbables » et autres Tumblr de la Ligue des Officiers d’État-Civil.

Mais revenons à nos sodas et pâtes à tartiner. En 2017, Nutella a lancé une campagne « Unique comme toi » en utilisant une techno capable de générer automatiquement 2,6 millions de combinaisons graphiques d’habillage de pot (un coût de 30 cts supplémentaires par pot, sans compter l’allongement du temps d’impression). Les 100 000 premiers consommateurs pouvaient même se faire imprimer une coque de smartphone aux couleurs de leur pot unique grâce à un code.

exemple de personnalisation avec la marque Nutella - LunaWeb Campagne de personnalisation sur Facebook lancée par Nutella, la célèbre marque de pâte à tartiner. ©ferrero

L’ultra-personnalisation, une forme de luxe

Mais on n’a pas toujours trouvé des produits personnalisés dans les supermarchés ! Certes, les boutiques souvenirs de nos stations balnéaires avaient clairement un train d’avance avec leurs prénoms inscrits sur un bol imitation faïence de Quimper (voire sur un grain de riz). Mais dans la grande surface de la ville voisine, on s’estimait heureux d’avoir le choix entre deux couleurs pour le ballon de plage. On était loin d’une canette de soda qui nous dit, via notre prénom, à quel point on compte pour elle.

exemple de personnalisation avec la marque Coca-Cola - LunaWeb En 2013, Coca-Cola était le premier à lancer des bouteilles personnalisées avec 150 prénoms. ©coca-cola

Si on se tourne vers l’ultra-personnalisation en 2018, c’est aussi parce qu’on le peut. Hier l’ultra-personnalisation c’était : « Allo Louis Vuitton, j’aurais besoin d’une malle de voyage pour mes cigares et mes bouteilles de Romanée-Conti, tu peux me fabriquer ça pour hier ? Je viens d’acheter une île dans le Pacifique et je ne saurais m’y contenter d’amour et d’eau fraîche ». L’ultra-personnalisation c’était le luxe, ou l’artisanat, dans tous les cas pas le supermarché.

Catch me if you can!

Pourquoi ce virage vers l’ultra-personnalisation ? D’abord parce que l’utilisateur se faufile telle une anguille dans les méandres des dispositifs web, des réseaux sociaux, des applications… Entretenir une relation continue avec lui dans un tel contexte relève du challenge. L’ultra-personnalisation est un moyen de se donner de meilleures chances d’y arriver !

Et si c’est ce que les marques choisissent de faire malgré le coût en temps et en argent, c’est que l’investissement a dû être jugé rentable !