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Une citation de Mark Twain résume bien toute la difficulté de rédiger des contenus courts et séduisants : « I didn't have time to write a short letter, so I wrote a long one instead”. On évoquait récemment l’intérêt de soigner les micro-interactions pour soigner son UX, cette recommandation est également valable pour les mots !

Aujourd’hui, les 140 caractères de Twitter, bien qu’assouplis, nous offre une plateforme d’entraînement quotidienne plutôt pratique pour atteindre le graal : une écriture efficace qui donne envie d’aller plus loin. Car le contenu court, quand il est optimisé, est un juste équilibre entre le fond et la forme avec un maître-mot : la densité.

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Les mots, ces "redoutables entraîneurs de foule"

D’après Jakob Nielsen, expert danois de l’ergonomie informatique et de l’utilisabilité web, le micro-contenu est un contenu court (on s’en serait douté) qui doit être à la fois compris en un clin d’œil et inviter le lecteur à désirer ardemment « en savoir plus ». Tout en ayant déjà accès à suffisamment d’infos s'il décide d'en rester là. Mark Twain avait donc raison, c’est un vrai challenge.

Pour autant, le micro-contenu n’est en aucun cas une porte ouverte au clickbait. Le clickbait, c’est ce type de contenu fréquemment croisés dans certaines sombres rues du web : « Découvrez nos dix astuces infaillibles pour être premier sur Google. La 6e va vraiment vous étonner ». Le clickbait tire de très grosses ficelles pour inciter au clic.

Avec le micro-contenu « haut de gamme », on pense plutôt à un sujet de mailing soigné ou au résultat de moteur de recherche avec une balise de méta-description brillante qui donne un résumé court mais complet de ce qui se cache derrière un lien. L'agence Nielsen-Norman nous donne quelques exemples de bonnes et mauvaises pratiques pour comprendre tout ça. Simples mais très pédagogiques :

examplesSelon Jakob Nielsen, ce type de contenus courts contribue à l’utilisabilité des sites web, avec d’autres principes familiers de l’approche centrée utilisateur. C’est un des leviers à actionner pour transmettre l’information à l’utilisateur de la manière la plus limpide possible.

Jouons avec les mots

Mais ce n’est pas tout, les micro-interactions donnent de la personnalité à un dispositif web : ce sont des piqûres de rappel de l’ambiance générale et de ce qui vous fait sortir du lot par rapport à la concurrence. A titre d’exemple, si vous rappelez à vos utilisateurs — au moment où ils vous confient leur précieuse adresse mail — qu’elle ne sera ni partagée ni spammée, vous insistez sur la notion de confiance, laissant donc entendre que c’est quelque chose d’important pour vous.

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Tout votre talent, ou celui des professionnels concernés, sera de le faire avec uniquement en quelques mots savamment choisis. En VO, ça donne par exemple « not shared, not spammed ». Citons également l’exemple de Basecamp et de son rappel parfait au moment d’entrer le mot de passe à l’inscription « Easy to remember, hard to guess ». Tout est dit !

Comme c’est souvent le cas, quand on parle UX, ces micro-contenus accompagnent l’utilisateur sans lui forcer la main. Dans les deux cas cités, on lui transmet des informations ou rappels importants mais... à la manière d'un gentleman. C’est toute la puissance des micro-contenus : on peut les saupoudrer sur un dispositif web avec beaucoup de subtilité, ajouter un peu de fun à certains formulaires sans devenir lourd, faire sourire l’utilisateur sans gêner ses démarches…

Et cette « personnalité » à transmettre est aussi ce qui nous réjouit : quand Jakob Nielsen préconise d’éviter tout jeu de mot dans ce type de contenu, on opte plutôt pour un savant dosage. Les bonnes pratiques n’interdisent pas la fantaisie... quand elle est justifiée.